Ghachar ghochar {Vivek SHANBHAG}

C’est la première fois que je lis de la littérature Indienne : je ne connais ni les codes, ni l’essence, rien. Ce roman a eu mes faveurs pour sa couverture d’un jaune soleil, idéal en ces temps moroses.

Ghachar ghochar » nous plonge dans le quotidien d’une famille modeste indienne : ici, l’oncle, le père, la mère, le frère, sœurs et belles-sœurs.. tout le monde vit sous le même toit. La maison n’est pas grande, les salles de vie ne sont pas nombreuses, on peut même être à plusieurs à dormir dans une pièce. Tout achat pour l’un ou pour l’autre, est soumis à colloque familial et au vote. Bref, une vie modeste comme c’est le cas en Inde pour beaucoup de personnes mais finalement au semblant heureuse.

Vincent le fils, est le narrateur. Dès le début, il nous explique qu’il passe le plus clair de son temps au CoffeeHouse, à errer. Pas envie de rentrer chez lui, peu d’envies d’ailleurs, Vincent est las, même un peu passif. Pourquoi ?

C’est ainsi qu’il nous raconte l’histoire de sa famille : il reviendra dans le passé, leur jeunesse à tous, jusqu’à l’entrée dans ce monde d’opulence grâce à l’oncle, qui se lance un jour dans le commerce d’épices. Solidaire, toute la tribu a désormais un job dans l’affaire et se retrouve avec un salaire conséquent. Seulement, le fric ne sied pas à tout le monde : quand l’un empoche et se planque au CoffeeHouse pour buller, l’autre mène une vie de princesse, l’arrogance en prime. La famille explose, éclate, les bonnes valeurs s’envolent et la vraie nature hypocrite des gens se pose là.

C’est un roman rapide à lire et que je n’ai pas su apprécier. Je ne saurais dire pourquoi : manque d’intérêt, de fil rouge, d’attachement aux personnages – quoi que, la sœur est une bourrique donc pari gagné. Style assez brut, décousu, un peu rapide, c’est vite raconté. Ghachar ghochar est plus une galerie de personnage, sans réelle histoire à suivre.

Si on a bien tout un laïus sur une invasion de fourmi qui a mis la famille sur les nerfs, on ne saura pas ce que devient cette dame au curry venu rendre visite à l’oncle Chikkappa et rejetée à même le pas de la porte par les femmes de la maison.. dommage.

Des débuts d’histoires prometteurs, comme aussi l’arrivée de l’épouse de Vincent, à l’éducation semblant bien opposée et au franc parler qui dérange, amène un intérêt… qui retombe vite comme un soufflet, il annonce en fait, le début de la fin.

Quant à cette fin, rapide, survenue et.. ouverte.

« Ghachar Ghochar », c’est un trop peu, de tout..

Buchet.Chastel – Parution Mai 2018 – 180 pages

Les petits derniers… #27

Une catégorie dont on se passerait bien tous.. mais qui fait quand même vachement plaisir, Avouons-le ! Voici les « Petits derniers » sur l’immense pile de Félicie.

Les Petits Derniers

 

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Bonjour tout le monde.. le dimanche et le retour des brocantes ! Pour le moment, c’est encore trop tôt pour y penser mais voici quelques trouvailles dénichées avant le confinement 🙂

 

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L’amant de Patagonie d’Isabelle Autissier

1880, Ouchouaya, Patagonie. Orpheline farouche, Emily l’Ecossaise a 16 ans. En cette période d’évangélisation du Nouveau Monde, Emily est envoyée en Patagonie en tant que « gouvernante » des enfants du Révérend. Elle qui ne sait rien de la vie découvre à la fois la beauté sauvage de la nature, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, toute l’âpre splendeur des peuples de l’eau et des peuples de la forêt. La si jolie jeune fille, encore innocente, découvre aussi l’amour avec Aneki, un autochtone Yamana. Alors, sa vie bascule. Réprouvée, en marge des codes et des lois de la civilisation blanche, Emily fugue, rejoint Aneki et croit vivre une passion de femme libre. Jusqu’au drame.
De la colonisation des terres patagonnes à la mort des croyances ancestrales, des affrontements sanglants entre tribus au charme du dépaysement, le roman d’Isabelle Autissier puise à la fois aux sources du réel et de la fiction : qui connaît mieux que la navigatrice les mers du Grand Sud et leurs histoires ? Mais il fallait le talent de la romancière pour incarner ces amants de Patagonie.

Litt. Française – Roman historique – Aventure – Amour – Indiens

 

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Et si on dansait ? d’Erik Orsenna

« Et maintenant ?

Je savais bien que jamais je n’en aurais fini avec la ponctuation. Aussi longtemps que je vivrais, et donc aussi longtemps que j’écrirais, je me battrais avec les signes, je m’acharnerais à bien placer les virgules. Et les points. Et les points-virgules. Sans oublier les tirets, les crochets, les chevrons auxquels je n’avais pas jusqu’ici prêté assez d’attention.

Mais une petite voix me parlait. Elle me vait de tout au fond, là, au milieu du ventre entre coeur et nombril:

– Toi aussi, tu as une histoire, Jeanne, ton histoire secrète. L’heure est venue de la raconter. »

Litt. Française – Ponctuation – Langue Française – Amour des mots

 

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La route de Cormac Mc Carthy

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie.
Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l’extrême.

Litt. Américaine – Science Fiction – Dystopie – Relations père/fils – Prix Pulitzer

 

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Mariages de saison de Jean Philippe Blondel

Juillet 2013 en province. Comme chaque été, Corentin retrouve, au côté de son parrain, Yvan, son emploi saisonnier de vidéaste de mariage. Chargé d’accompagner les couples des premières heures de la journée la plus importante de leur vie jusqu’au matin suivant, il recueille leurs espoirs et leurs désillusions, leurs joies et leurs détresses, parfois. Mais à vingt-sept ans, il est temps de faire des choix, amoureux tout autant que professionnels. Corentin a devant lui cinq mariages et aucun enterrement pour trouver sa voie.
Analyse des sentiments, amertume et plaisir, empathie pour les personnages… On retrouve dans Mariages de saison tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Philippe Blondel.

Litt. Française – Mariage – Amour – Photographie – Couple – Identité

 

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Sanderling d’Anne Delaflotte Mehdevi

En voyage dans les grandes étendues du Nord, Landry s’attarde. Ses collègues paysans sont déjà rentrés et ont repris le rythme des cultures. À part la terre, rien n’attend Landry au pays.

Et la terre, qu’attend-elle de lui? Lorsqu’il rentre au bercail, c’est avec des envies de changement. Mais un nuage de cendres s’épaissit dans le ciel, annonciateur de bouleversements bien plus grands, pour la terre comme pour le paysan.

Et pour le sanderling aussi, un oiseau migrateur que Landry guette comme on espère le retour des saisons.

Litt. Française – Agriculture – Écologie – Catastrophe –  Roman d’anticipation

 

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Grâce et dénuement d’Alice Ferney

Dans un décor de banlieue, une bibliothécaire est saisie d’un désir presque fou : celui d’initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité. Elle se heurte d’abord à la méfiance, à la raillerie et au mépris qu’inspirent les gadjé. Mais elle finit par amadouer les petits illettrés, en même temps qu’elle entrevoit le destin d’une famille sur laquelle règne une veuve mère de cinq fils.
Dans ce troisième roman, récompensé par le prix Culture et bibliothèques pour tous, Alice Ferney excelle à faire entendre les voix intérieures de ses personnages, leurs sentiments inavoués, leurs désirs brimés, leurs solitaires affrontements avec la fatalité.

Litt. Française – Gitans – Tziganes – Bibliothécaires – Éducation – Livres

 

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Je pense que le premier à sortir de cette pile sera celui d’Isabelle Autissier : j’ai lu « Soudain, seuls » dernièrement et j’aimerais vraiment me prolonger dans l’univers de cette navigatrice – auteure..

Et vous, en connaissez vous un parmi ces nouveaux arrivés ?

 

 

Bon dimanche à vous les copains lecteurs ..

Les petits derniers… #11

Une catégorie dont on se passerait bien tous.. mais qui fait quand même vachement plaisir, Avouons-le ! Voici les « Petits derniers » sur l’immense pile de Félicie et de sa buissonnière désormais (autant vous dire qu’on double la cata..).

Les Petits Derniers

 

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Suite de ma ballade shopping-loupé mais bibli-chouchoutée.. 3/4

 

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L’embellie d’ Auôur Ava Olafsdottir

En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu’à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes. Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.Il y a chez la grande romancière islandaise un tel emportement rieur que l’on cède volontiers à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. Vrai bain de jouvence littéraire, son oeuvre ressemble à la vie. .

 

» » Maternité – Voyage initiatique – Road trip – Littérature Islandaise « «

 

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Evangelia de David Toscana

« Et voilà qu’Il éprouvait à présent une passion bien humaine : de la colère mêlée à l’envie de rejeter ses propres fautes sur les autres. C’est qu’après avoir béni tant de membres de son peuple en leur accordant des fils uniques ou des premiers-nés mâles, après avoir donné à Jacob treize enfants, dont douze garçons, il se trouvait que Lui avait eu une fille. »
Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas les choses soi-même et qu’on envoie un ange jouer les marieuses. Ainsi naquit Emmanuelle, fille de Dieu, dont la vie promet de ne pas être un long fleuve tranquille. Il va lui falloir faire ses preuves auprès de son irascible Père qui est aux cieux, s’imposer en icône révolutionnaire à Jérusalem pour que les prophéties s’accomplissent, malgré l’inénarrable misogynie ambiante et les embûches semées par son frère cadet, Jacob, bientôt connu sous le nom de Jésus…
C’est donc ainsi que la Sainte Trinité devient Tétrade, et que Dieu, dans tout ça, y perd sacrément son latin.
Ce roman est un pari fou relevé avec un talent inouï, un monument irrésistible d’érudition et d’humour.

» » Religion – Humour – Parodie – Littérature Française « «

 

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Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt

Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie.
Roman d’apprentissage bouleversant, chronique des années sida vues par les yeux d’une adolescente, Dites aux loups que je suis chez moi révèle une auteure à la plume sensible et puissante.

» » R. d’apprentissage – Homosexualité – Sida – Adolescence – Littérature Américaine « «

 

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Mon étincelle d‘Ali Zamir

Étincelle est une jeune fille qui se retrouve à bord d’un avion qui relie deux îles de son pays, les Comores. Prise dans les turbulences du vol, et tenaillée entre deux liaisons amoureuses, elle va se remémorer certaines des histoires que lui contait sa mère, à commencer par celle, somptueuse et tragique, qui devait un jour lui donner naissance.
Mon Étincelle remet en scène l’éternel jeu de l’amour et du hasard qui unit les amants. Après Anguille sous roche (Mention spéciale du prix Wepler, Prix Senghor du roman francophone), Ali Zamir confirme avec ce second roman son talent de conteur. Au gré des histoires que vivent des personnages au nom les plus improbables – Étincelle, Douceur, Douleur, Efferalgan, Dafalgan, Vitamine, Calcium – on découvre le monde insulaire, truculent et contrasté d’un écrivain décidément atypique.

» » Comores – Afrique – Amour – Histoire de famille « «

 

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Les éditions Zulma à l’honneur avec un titre qui me fait envie : « Evangelia » ! de la religion, de l’humour.. Tant que cela ne  tire pas au blasphème, je dis oui et j’ai hâte de le lire. « Mon étincelle » me tente aussi beaucoup, premier titre des Editions du Tripode chez Félicie, qui connait cette Me ?

 

Bon dimanche à vous les copains lecteurs ..

Les petits derniers… #9

Une catégorie dont on se passerait bien tous.. mais qui fait quand même vachement plaisir, Avouons-le ! Voici les « Petits derniers » sur l’immense pile de Félicie et de sa buissonnière désormais (autant vous dire qu’on double la cata..).

Les Petits Derniers

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Trois trouvailles en Rouge & Blanc ce weekend ! Toutes les 3 pour ma pomme..

 

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La femme de Parihaka de Witi Ihimaera

La femme de Parihaka, c’est d’abord l’histoire d’un grand amour qui nous fait traverser la Nouvelle-Zélande à la fin du 19e siècle. Mais quand les amoureux sont maoris et résistent contre la spoliation de leurs terres, le romantisme se teinte de politique. Et quand l’héroïne doit tout transcender pour retrouver son homme, elle devient un de ces formidables personnages de la littérature, inoubliable, plus grand que nature. Avec un prof d’histoire à la retraite, pointilleux et colérique, chargé de traduire le journal de son héroïne et ancêtre, le récit se teinte d’une formidable lutte identitaire. Les quêtes d’amour, d’identité et de dignité sont étroitement mêlées. La plume savante et espiègle de Witi Ihimaera étoffe son texte d’histoire maorie et des mouvements de contestation (il relate la véritable campagne de labours et de désobéissance civile qui aurait inspiré Gandhi), ainsi que de références à L’homme au masque de fer, ou à Fidelio, en passant par la Bible. L’histoire d’Erenora (Leonore) et d’Horitana (Florestan), c’est la grande histoire postcoloniale d’un amour fou entre deux êtres, et entre un peuple et son pays.

Litt. Nouvelle Zélande  – Maoris – Masque de fer – Adaptation

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Un été polaire d’Anne Swärd

« Quelqu’un est venu jusqu’à notre maison. Quelqu’un est venu avec Kaj enveloppée dans une doudoune jaune. C’était au milieu de l’hiver, j’avais quatre ans et Kaj quelques mois seulement. La femme a dit que c’était la fille de papa et il n’a pas nié, ni reconnu, selon maman. Il s’est contenté de recevoir le balluchon jaune dans le vestibule, comme un paquet qu’il aurait attendu. »
Après deux ans d’absence, Kristian revient dans la maison de son enfance pour s’occuper de sa sœur Kaj. Pendant quelques semaines tendues, ils vivent en huis clos – avec Lisette, la belle-sœur de Kristian, qu’il désire en secret. Mais celle autour de qui tout gravite est Kaj, vingt-deux ans, innocente et imprévisible, dont l’arrivée dans la famille a été le début de la fin. Et tandis que les brûlantes journées d’été s’amenuisent, tandis que les autres membres de la famille resurgissent les uns après les autres, la situation se tend inexorablement…

Litt. Scandinave – Huis clos – Fratrie

 

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L’oiseau du bon Dieu de James McBride

En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir lorsque le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Affublé d’une robe et d’un bonnet, le jeune garçon sera brinquebalé des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l’Ouest, traversant quelques- unes des heures les plus marquantes du XIXe siècle américain. Cette épopée romanesque inventive et désopilante a été récompensée par le prestigieux National Book Award, le plus prestigieux des prix littéraires américains.

Litt. Américaine – Esclavage – Historique – Abolition – Western

 

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Les trois me tentent beaucoup : Un été polaire pour le huis clos polaire qu’il contient, L’oiseau du bon Dieu parce-que-Gallmeister quoi (excuse bidon j’avoue…) et La femme de Pahiraka parce que les éditions Au vent des Iles est une maison d’éditions qui me fait de l’oeil depuis un moment, la part de voyage qu’elle propose fait vriller mon ptit coeur de baroudeuse 🙂

Et vous, des lectures connues ou qui vous tentent ? Dites moi tout !

 

Bon dimanche à vous les copains lecteurs ..