Trois jours {Denis BRILLET}

Un jeune homme de moins de 20 ans, dont on ne saura pratiquement rien, pas même le nom, viendra camper dans un village en plein hiver, par des températures sous le zéro, avec pour seule compagnie, une tente et un duvet.

Non sans avoir négocier avec le Maire qui ne comprend pas la lubie de cet étranger, il séjournera dans ce camping municipal, 3 jours, pas un de plus.

Ce jeune homme très mystérieux, noue difficilement des relations.. Il aime sa solitude, est un peu « froid » au premier abord, cause peu, d’une pâleur extrême.

Il entame un jeûne spirituel et se nourrit de rares aliments méticuleusement sélectionnés, de périodes de méditations profondes pour purifier son âme et son corps.. Jusqu’à la fin, on croirait même qu’il veut en finir avec la vie.

Si les habitants du village se montrent particulièrement réfractaires à cet intrus, allant jusqu’à des actes de haine, le jeune homme arrive à lier une timide relation de politesse avec 2 ou 3 villageois, auprès desquels se déroulent des évènements oscillants entre le hasard et le miracle.. à chacun ses croyances.

J’ai bien du mal à faire un retour de lecture : « Trois jours » est un court roman particulier, mélange de sombre, psychologique et initiatique, teinté de fantastique si l’on en croit les évènements de ces jours passés. L’écriture est soignée, le vocabulaire est riche, pas soutenu mais recherché, l’auteur à choisi et pesé chaque mot pour le mettre à sa place. Tout au long de ces 3 jours, l’ambiance y a été brumeuse de crachin, grise et austère.. glaciale parfois.

Je me faisais une joie de lire ce roman.. mais j’en ressors mitigée. Rien de négatif à en dire, car la qualité littéraire est là mais je suis restée contemplative de cette morosité ambiante, j’étais spectatrice et il n’a pas fait l’écho que j’espérais.

A la fin de son séjour, le jeune homme repart comme il est venu, discrètement, dans un autre village, vers le sud, vers la lumière. Nous n’aurons pas d’autres réponses.

Je reste sur ma faim.

Merci beaucoup aux Éditions de la Rémanence pour ce service presse proposé sur Netgalley.

Lien des Editions de la Rémanence – Parution Septembre 2020 – 280 pages – 14€

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Caliéor {Julie Broly}

Caliéor

 

Bonjour tout le monde,

Comment allez vous en cette troisième fin de semaine de confinement ? Malgré un moral en dents de scie, je dois avouer que ce temps « libre » me permet de pouvoir me remettre à flots dans les retours de lecture, certains datant d’au moins 6 mois !! c’est le cas de ce roman oscillant entre le policier et la romance contemporaine..

Sarah débute dans le journalisme. La tête encore pleine de rêves et d’espoir pour ce job qu’elle espérait exaltant,  la réalité du métier lui laisse un goût amer. Un jour elle se voit confier un reportage de terrain dans un lycée pro, c’est loin de ce qu’elle voulait mais elle trouve l’occasion de pouvoir montrer ce dont elle est capable. Or une fois sur place, Sarah va faire une rencontre non vide de sens. Une jeune prof prénommée Caliéor va faire irruption dans sa vie. Puis un jour, Caliéor disparait : une enquête est ouverte pour retrouver mais aussi comprendre son assassin.

Il est parfois bon de se contraindre dans la lecture d’un roman. J’ai souvent voulu arrêter car nous sommes vite embarqués  dans une histoire à l’eau de rose.. et une eau de rose d’un genre de lecture que je n’affectionne pas. Subtilité, sensualité, érotisme et obsession, des tempéraments qui ne me font pas peur mais simplement, je m’identifie pas du tout aux personnages. C’est avec bonheur qu’une seconde partie s’est invitée après 133 pages de romance, et je me suis laissé faire.

Une construction intéressante certes mais qui a failli me perdre. Entre des débuts très charnels de la part d’une Sarah obsessionnelle et l’enquête, on pourrait s’y méprendre. Pourtant la lecture n’en reste pas moins entrainante. Une plume facile et prenante, les inspecteurs Philippe et Mathias occupent bien le terrain. Le rythme est différent, l’enquête avance subtilement même sans grand suspens mais la remontée vers l’assassin – que nous connaissons tous, nous prend aux tripes, dévoile les pensées et le machiavélisme du meurtrier.

Sarah, toujours, n’a pas su me convaincre, je ne l’ai pas aimé, trop intrusive, trop obsédée et pourtant, reste un personnage très bien construit. Sa psychologie est parfaite, jusqu’à la fin, elle nous emporte dans son amour possessif et destructeur. Une héroïne terriblement humaine qui aime à en mourir. Ici encore, la passion peut nous élever intensément jusqu’au point de non retour.

Un bon premier roman, au sujet intéressant qui ouvre la discussion sur l’amour obsessionnel et ses dérives.

Merci infiniment aux Editions de la Rémanence, et toutes mes excuses pour le retard apporté dans mon retour de lecture…

 

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Rémanence {Lien} ◊ 280 pages ◊ Sortie Juin 2019 ◊ 14€ broché et 5.99€ numérique