Une bonne et une mauvaise nouvelle {Marion McGuinness}

Clothilde, jeune trentenaire, née sous X, a grandi de foyer en foyer en tentant de se construire. Elle mène aujourd’hui une petite vie bien rangée et suffisante pour elle : pas ou peu d’amis – une seule, sa meilleure amie Sarah, pas d’amant, pas de famille ni d’enfant.. Pas d’attache en somme, pas de souffrance ! Elle contrôle tout pour ne pas être déçue.

Insensible et détachée au possible, elle exerce un job officiel et peu commun, celui d’annoncer des nouvelles, parfois mauvaises, à des familles, des employés, que ce soit un décès, une maladie, un licenciement.. Et un job en incognito, celui d’auteure de romans d’amour. Comme une envie de conjurer le sort et de rêver un peu.

Sauf qu’un jour, c’est à elle qu’un notaire vient annoncer une nouvelle particulière : sa mère biologique vient de décéder et elle lui laisse un héritage particulier : un petit frère de 8 ans. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Le monde que Clothilde a réussi à former, ainsi que les barrières érigées depuis des années, viennent s’écrouler. Mais lorsqu’on a connu que les foyers, peut-on se résoudre à y laisser un enfant – qui plus est un petit frère ? Laissant une entrevue dans sa carapace et contre toute attente, Clothilde décide de s’occuper d’Adam, du moins tenter.

Pour Clothilde qui s’est forgée seule, apprendre à panser les blessures et tisser des liens n’est pas évident. Comment peut elle donner de l’amour à une personne, elle qui n’a jamais connu la famille et qui vit avec ce sentiment d’abandon par la même mère qu’Adam ? Difficile aussi de ne pas en vouloir à ce jeune frère qui a reçu l’amour qu’elle n’a pas eu, par cette mère en commun..

Malgré tout, ce lien filial se met progressivement en place et la vie à deux s’organise, doucement et avec beaucoup de pudeur aussi. Adam est inscrit à l’école du village où un nouveau professeur exerce. Le hasard fait que cet instituteur Ben, n’est autre que le frère jumeau de Sarah et premier amour de Clothilde, revenu dans la région après l’avoir quitté il y a plus de 12 ans et dans l’espoir bien sûr, de la reconquérir..

La plume de Marion McGuinness est tout en finesse et tente d’aborder le thème douloureux de l’abandon. C’est une des 5 blessures de l’enfance ; la reconstruction peut s’avérer lente et complexe. Dans ce roman justement, pas de drame, on ne tombe pas dans le pathos, simplement des émotions très justes.

Clothilde doit se reconstruire, encore, continuer à se battre contre un passé pas complètement guéri, fragile et qui demande des efforts constants. Le tout en apportant soutien à Adam qui lui aussi est en souffrance. Montrer que l’on est fort alors qu’on y croit peu..Tout le jeu des parents confrontés aux aléas de la vie.

Un réelle introspection est faite pour Clothilde, un lâcher-prise surhumain lui est demandé. Ce n’est pas évident, il y a toujours cette carapace qui nous protège. C’est à nous de décider si nous ouvrons les portes ou non. Peut-être qu’Adam sera son sauveur finalement, ils se soigneront ensemble aussi.

En second plan, il y a ce début (recommencement ?) d’histoire sentimentale. Ne vous fiez pas à cette amorce de feel-good guimauve parfumé à l’amour. On se laisserait prendre au jeu en levant les yeux au ciel mais il n’en est rien.. du tout. Le cœur est là et montre à quel point il peut rebondir et y croire à nouveau. Comprendre. Pardonner. Avancer.

Alors oui c’est un roman où l’on devine les événements et la finalité assez vite – en surface. Mais… il y a tout ce cheminement pour y arriver et comme dans la vraie vie, il est semé d’embûches. Il nous pousse à faire un gros travail sur soi, à oser, à lâcher prise et sortir de notre zone de confort – si réconfortante en apparence.

Abandonnée d’une autre manière, je reconnais ce sentiment, on recherche évidement l’amour des autres, leur regard, leur attachement, une promesse qu’on ne sera plus jamais seule. J’ai trouvé que Marion McGuinness présentait ce cheminement de manière très réaliste. Ce sont des étapes de reconstruction inévitables si on veut aller de l’avant et « guérir » d’un abandon passé. Bien qu’on en guérisse jamais, on apprend à vivre avec et à y croire d’une autre manière.

Bravo à Marion McGuinness pour avoir – à mes yeux – sublimé une douleur d’enfance très délicate. Merci à Eyrolles pour l’envoi de ce beau roman.

Lien produit chez Eyrolles – Parution Mars 2020 – 352 pages – 16€

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Bilan de Janvier

Il y a bien longtemps que je n’avais pas fait de bilan..

Je n’aime pas trop de mettre la pression du « RhöOo je n’ai lu que 2 livres ce mois-ci » (parce que cela fonctionne grave chez moi – je culpabilise) mais depuis que je suis à nouveau chercheuse chez Polol’emploi, j’ai repris mon temps de lecture nécessaire à la nourriture de mon cervelet. De ce fait, je me suis aperçue que j’avais lu pas mal quand même et ça fait du bien. Il faut maintenant que je reprenne le rythme du retour des chroniques sur le mois en cours, pour ne pas vous parler de mes lectures de janvier 2021 en décembre.. 2038. On y croit. Enfin surtout moi.

Ma plus belle lecture est sans hésiter, L’arbre des rêves d’Antoine Reux. Un roman illustré magnifique, dont la chronique arrive un prochain mercredi ! teaser de ouf.

Ensuite plein plein de belles et très belles découvertes :

Ida n’existe pas d’Adeline Fleury / Quand la reine chante les abeilles dansent de Véronique Marciejak / Frida Kahlo, la beauté terrible de Gérard de Cortanze / A rebrousse-poil sous le ciel de Shanghai d’Esmeralda Lladser / La grammaire est une chanson douce d’Erik Orsenna (relecture) / Orgasmic de Gérald Ruault / Bleue de toi de La luciole Masquée / La beauté du ciel de Sarah Biasini / Gabrielle – Nouvelle de Franck Thilliez / La réalité des choses de Julien Aranda / Quelques jours de nos vies de Clare Swatman / Chère Mamie de Virginie Grimaldi / Ghachar Ghochar de Vivek Shanbhag.

Ces romans ont été lus d’une traite pour la plupart, en 2 ou 3 jours maxi en fonction de mon planning, ou en une soirée et matinée, tellement ils me plaisaient.

Chez les jeunes, nous avons eu : A Paris sur un cheval Gris d’Yves Pinguilly (relecture) et Patrice Lumumba, la parole assassinée d’Yves Pinguilly également, le hasard.

J’ai préparé ce message le 29/01 au soir, et j’ai encore deux « en-cours » : Trois jours de Denis Brillet et « C’est l’inuit qui gardera le souvenir du blanc » de Lilian Bathelot.

Et puis, il y a les deux suivants, qui me titillaient pourtant terriblement au moment de l’achat, que j’ai commencé ce mois-ci, lus en pointillé entre 2 autres et mis de côté sans les avoir finis.

Mama Finger de Wendall Utroï : le résumé me plaît beaucoup, l’univers aussi, j’en suis au tiers mais, je n’avance pas.. Les paroles en ‘créole’ de Mama Finger me freinent. Certainement que cela donne vie au personnage mais moi, cela me perturbe et alourdit ma lecture..

Mon désir le plus ardent de Pete Fromm : et oui ! Je ne sais pas pourquoi, je ne rentre pas dans l’histoire.. l’écriture certainement, le rythme, bizarre. C’est ça lorsque l’on s’attend à prendre une claque – tellement les autres lecteurs ont aimé, mais quand cela ne passe pas, on traîne les yeux..

Je reprendrai ces lectures plus tard, ou je continuerai à les lire en filigrane, dommage…

Mes prévisions du mois prochain :

Je m’étais fixée une petite règle de vie qui était de ne pas acheter de livre (même chez Emmaus.. le mal) tant que je n’avais pas écris de chronique, histoire de résorber le malaise (une 40taine à ce jour. Oui. Le malaise je vous dis). Ou alors une chronique = un achat : ça le fait mieux au moral (cherchez pas, c’est un développement personnel que j’ai auto-inventé..). Certes je n’ai pas publié de retour récent MAIS… j’ai tout de même écris 7 chroniques donc je me suis fais des ptits plaisirs et même que j’ai acheté du neuf ! Dois-je remercier Monsieur Toussaint Louverture et son super Community Manager qui sait motiver ses troupes. Là aussi c’est mal. Bouh.

Niveau lecture à venir, j’ai pour sûr, les 3 services presse de ma pile : « Tu vis en moi » d’Alessandro Milan, « La mère Lapipe dans son bistrot » de Pierrick Bourgault et finir « C’est l’inuit… »,

Ensuite, j’aimerai bien continuer ma découverte de Frida K. : soit « Lettres by Frida K» ou «Le petit cerf blessé » de Cortanze à nouveau.

Après, j’ai récemment mis sur ma desserte de nuit la plus proche (oui j’en ai plusieurs, ça multiplie les plaisirs..), « Préférer l’hiver »  d’Aurélie Jeannin, « Si belles en ce mouroir » de Marie Laborde, « 14 contrefaçons » collectif des Bêtes & Méchants sous la baguette de Frédéric Soulier, « Mauvaise graine » de Nicolas Jaillet, « Miss crampon » de Claire Castillon, « Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle » de Rohan O’Grady… Mais je me connais.. je vais encore finir par piocher un tout autre roman le matin en fonction de mon humeur du jour 🙂

Et c’est parfait comme ça aussi.

Et vous, des prévisions ?

Bon dimanche et à très bientôt.

Les parutions prochaines

Je ne suis pas l’addict parfaite à l’affût des rentrées/sorties littéraires, mais j’avoue sans complexe que je guette tout de même les parutions des maisons d’éditions et des quelques auteurs que j’affectionne particulièrement. La singularité de la chose est que je n’achète que très très rarement (jamais ?!) un livre dès sa sortie mais allez savoir, j’aime bien apprendre ce que me réservent les auteurs et M.E. de mon cœur (et accessoirement, ce qui rejoindra ma pile à lire à un moment ou un autre) ! Quant à vous, si vous faites partie de celles et ceux qui dégainez la cb dès la sortie, voici une petite liste non exhaustive de ce qui va paraître dans les prochaines semaines – qui n’engage évidement que mes goûts personnels !

Gallmeister

Forcément, David Vann, LE David Vann qui divise avec sa plume ciselée des abysses les plus noires de l’âme humaine. C’est pour moi un auteur à part.

Sur l’invitation de son frère aîné Roy, Tracy quitte la Californie et rejoint l’île de Komodo, en Indonésie. Pour elle, délaissée par son mari et épuisée par leurs jeunes jumeaux, ce voyage exotique laisse espérer des vacances paradisiaques : une semaine de plongée en compagnie de requins et de raies manta. C’est aussi l’occasion de renouer avec Roy, qui mène une vie chaotique depuis son divorce et s’est éloigné de sa famille. Mais, très vite, la tension monte et Tracy perd pied, submergée par une vague de souvenirs, de rancœurs et de reproches. Dès lors, un duel s’engage entre eux, et chaque nouvelle immersion dans un monde sous-marin fascinant entraîne une descente de plus en plus violente à l’intérieur d’elle-même, jusqu’à atteindre un point de non-retour. 
Avec ce portrait trouble d’une femme en apnée, David Vann confirme son immense talent pour sonder les abysses de l’âme humaine.

Parution le 4 mars 2021

304 pages – 22,80€

Seule rescapée d’un accident d’avion, Cloris Waldrip, soixante-douze ans, se retrouve piégée au fin fond des montagnes du Montana. Face à la nature impitoyable, elle ne peut compter que sur sa ténacité pour survivre. La ranger Debra Lewis, résolue à la secourir, se lance sur sa piste, suivie de quelques autres sauveteurs. Mais les jours passent, et l’espoir s’étiole. Quand, épuisée, Cloris se trouve confrontée à ce qu’elle prend pour un miracle, puis pour un fantôme, elle hésite à en croire ses sens. Mais s’il existe quelque part un royaume des spectres, ce pourrait bien être dans les forêts du Montana.

Emplie d’éléments naturels envoûtants, cette surprenante aventure réunit des personnages troublants et inattendus qui s’accrochent désespérément à la vie.

Parution le 4 Février 2021

400 pages – 24€

Libraire spécialisé en roman policier, Malcolm Kershaw reçoit la visite surprise du FBI. L’agent Gwen Mulvey enquête sur deux affaires étranges : une série de meurtres qui rappelle un roman d’Agatha Christie, et un « accident » qui fait écho à un livre de James Cain. Elle espère donc que l’avis d’un expert du genre lui permettra d’interpréter correctement les (rares) indices à sa disposition. Et ce n’est pas tout : Malcolm, quinze ans plus tôt, a publié sur son blog une liste intitulée ”Huit crimes parfaits”, où figuraient ces deux intrigues. Serait-il possible qu’un tueur s’en inspire aujourd’hui ? Très vite, l’angoissante certitude s’impose : le tueur rôde déjà à proximité. Malcolm commence à le voir partout, et sent un véritable nœud coulant se resserrer autour de son cou.

Une intrigue irrésistible et une brillante variation autour du roman policier, avec en filigrane cette question éternelle : le crime parfait existe-t-il ?

Parution le 4 Février 2021

352 pages – 23,40€

Aux Ateliers Henry Dougier

« Quand tu auras vingt ans, nous te marierons »

Ma mère m’avait prévenue. Ce jour-là, elle passa la tête par la porte entrouverte de ma chambre et annonça : « C’est une affaire réglée. » Puis elle retourna à ses occupations ménagères. Nina a sept ans lorsqu’elle est promise à un homme de presque trente ans son aîné, un homme dont elle ignore tout, du visage au nom. L’homme est riche et puissant, c’est amplement suffisant pour ses parents qui ne voient en lui que leur propre enrichissement. Devant le village rassemblé, la promesse du mariage est prononcée. Or, là d’où vient Nina, la parole donnée est une parole sacrée. Dans ces montagnes, la langue et le regard acéré des hommes peuvent être meurtriers. Alors, quelques années plus tard, quand le futur mari disparaît, les ennuis commencent…

Parution le 4 mars 2021

192 pages – 16€

J’aime énormément la collection « Une vie, une voix » qui regorge de beaux témoignages de personnes d’apparence ordinaire, avec un passé chargé de sentiment et de sincérité.. Les thèmes ne m’inspirent pas toujours (comme ici le Foot) mais ils ont beaucoup à nous apprendre.

« Encore sous l’effet de l’adrénaline, Luigi empoigna son nez dans sa main droite et, d’un coup sec, accompagné d’un craquement d’os fracassant, il le remit en place comme on remet un nœud de cravate. »Depuis près d’un demi-siècle, Luigi Alfano défend les couleurs d’une seule et même ville : Toulon.Giovanni Privitera retrace la vie et la passion de ce footballeur italien devenu entraîneur du Sporting Club de Toulon. Il revient sur son enfance napolitaine, son parcours vers le monde professionnel, ses confrontations aux vedettes internationales du championnat de France et ses aventures rocambolesques sur les pelouses de France et de Navarre avec son équipe de toujours. On y retrouve aussi sa pugnacité, son jeu de tête unique et son nez légendaire. Ce récit nous plonge avant tout dans un football d’un autre temps, avec ses codes, ses valeurs, ses travers.

Parution 25 Février 2021

132 pages – 16€

Monsieur Toussaint Louverture

Entre les amis de toujours et les nouveaux venus, les idées saugrenues et le bon sens qui pointe son nez, Anne nous entraîne dans les aléas de la vie douce et enchanteresse d’un village hors du temps. Avec ses yeux gris qui brillent comme les étoiles du soir et ses cheveux roux toujours aussi mordants que son tempérament, Anne, désormais âgée de seize ans, a su gagner l’affection des habitants d’Avonlea. Alors qu’elle prend ses fonctions d’institutrice, son caractère se dévoile tout en nuances et envolées idéalistes. Elle fera de nouvelles rencontres, comme Monsieur Harrison, leur voisin à Green Gables, ou Mademoiselle Lewis, qui vit dans le Pavillon aux échos. Il y a également Paul, un élève fascinant et, à n’en pas douter, une future âme sœur, ou les jumeaux Dora et Davy qui débarquent à Green Gables histoire d’épicer le quotidien enfin paisible de Marilla. Alors qu’Anne devient une jeune femme, les péripéties de son existence nous enchantent toujours autant qu’elles nous touchent.

Parution le 18 Février 2021

352 pages – 16,50€

Aethalidès

Ils ne pensent pas vraiment à nous. Pourtant certains se montrent gentils. Certains se montrent même intelligents, fins, spirituels. Cela ne change rien. Même pour ceux-là, nous devenons des chiennes si nous les imitons, si nous nous montrons intelligentes, fines, spirituelles. Les hommes ont comme un œil crevé, et c’est cet œil qui nous regarde.

Un indice ? Elle est la plus belle femme du monde. Et elle est la source d’un conflit qui depuis dix années se déploie à ses pieds, dans la plaine, au bas des murailles qui la maintiennent recluse. Cela vous dit quelque chose ?

Parution le 9 Févier 2021 – 18€

Christophe Esnault : quatorze ouvrages publiés, plus de deux cent articles ou chroniques en revues – une créativité & énergie débordante… Mais aussi un combat : celui contre la dysphorie, à laquelle il est confronté depuis plus de vingt ans, avec pour adjuvant (ou opposant ?) le recours chimique.

C’est le récit de ce combat qu’il nous livre de main de maître, dans un flux ininterrompu, explosif et inventif, emmené avec puissance, rythme, précision et poésie.

Parution le 11 mars 2021 – 18€

Eyrolles Edition

Mélanie Taquet.. pour de la fraîcheur ! Et parce que je l’adore, un point c’est tout.

À trente et un ans, Emma est une femme-enfant qui peine à trouver sa place. Forte mais fragile, hypersensible et introspective, elle passe ses soirées devant Netflix ou à rédiger des chroniques littéraires pour son blog, vagabonde dans Londres et écrit pour oublier les problèmes de sa vie. Quand la jeune femme accepte de suivre Chiara, sa meilleure amie et colocataire à une soirée au pub, elle est loin de se douter que l’ambivalent Bilal, fantôme d’une relation interdite, va refaire une entrée fracassante dans sa vie et tout bouleverser sur son passage. Comment garder la tête froide face à cette passion dévastatrice qui l’habite et l’abîme ? Avec l’aide de Chiara et de son « Carnet des petits bonheurs », Emma va apprendre que la vie n’est pas toujours rose, que la douleur s’apprivoise, et que grandir n’est pas une sentence… Un tendre roman d’amitié, une quête de soi qui nous embarque avec humour et émotion entre Londres, Prague et Paris.

Parution le 4 Février 2021

252 pages – 16€

Y a t’il un roman qui vous tente parmi ceux-ci ? quel auteur « guettez » vous de votre côté ?

A très bientôt pour des parutions jeunesse..

Bon week-end à vous, bises masquées.

La terre est ronde comme un losange {Emmanuelle URIEN}

Andréa, divorcée et maman d’une jeune Steffie (mal élevée) hyperactive d’à peine 5 ans.

Un job de psychologue à la Station Spatiale, où elle aide les cosmonautes à résoudre pour l’heure – une histoire de cœur en apesanteur.

Tout pourrait rouler parfaitement si son nouveau voisin n’avait pas décidé de reprendre la contrebasse et qu’il n’était pas affublé d’une sœurette intrusive, bavarde et fâchée avec le larousse.

Le roman va tourner principalement autour de ces 3 personnages. Andréa qui tente de cadrer ses cosmonautes, sa fille et son ex mari, pour que tout rentre dans sa petite vie et qu’elle puisse enfin trouver du temps pour elle, et peut être même l’amour, un jour..

Alexis, le charmant voisin solitaire et discret (sauf avec sa contrebasse..) un peu passif, mais gentil. Il se remet doucement à la musique après avoir tout lâché et déserté pendant plusieurs années. Il a fait un trait sur sa vie sentimentale mais sa sœur compte bien le faire changer d’avis.

Philippine, la sœur d’Alexis. Une vie à 100 à l’heure, joyeuse et toujours partante, bien qu’un peu collante. Elle invente des mots, des expressions et elle apporte beaucoup au roman. C’est le personnage que j’ai le plus aimé. La bonne copine qu’on a aussi envie de secouer pour qu’elle se sorte de sa vie soumise de l’ombre.

Une fois tout cela posé, on sent tout de même qu’un des personnage a connu une période très noire et que le tunnel est encore long. On apprendra au fil du roman les secrets et blessures des uns et des autres. On remonte petit à petit le fil de l’existence, des flash back nous éclairent sur les accidents de vie, les rencontres, les ruptures des 3 principaux protagonistes. Des sentiments humains, un part de résilience, du courage, beaucoup d’amour et d’amitié.. Emmanuelle Urien a su les traiter avec beaucoup de justesse et de délicatesse et chaque personnage se construit parfaitement bien.

Je m’imaginais une plus grande immersion dans le monde spatial et une part de ‘psychologie’ un peu plus appuyée mais l’auteure est restée en retrait. Bien qu’Andréa ait une vie sur terre et l’autre dans l’espace, on n’atteindra pas le 7ième ciel, à mon grand regret. On assiste seulement, dans le tiers final du roman, à l’éclosion du malaise amoureux à bord de la navette ; du rythme, de l’action et Andréa a montré qui menait les rennes.

«La terre est ronde comme un losange » a été une lecture tout de même sympathique et quelques passages m’ont peinés. Cependant, bien que le roman soit ponctué de note d’humour avec des traductions de gros mots en allemand, il ne m’a malheureusement pas assez emporté, il m’a manqué ce je-ne-sais-quoi.

Merci à Eyrolles pour l’envoi du roman, je souhaite beaucoup de succès à l’auteure, je suis sûre qu’elle touchera des lecteurs plus réceptifs que moi.

Eyrolles Éditions

Collection Pop Littérature – Parution Septembre 2019 – 300 pages – 16€

Des gens irréprochables {Zoe WHITTALL}

Quelle surprise.

Une superbe lecture qui dénote du style que je connais chez Eyrolles !

J’aime les romans de cette maison d’édition, oui je les aime beaucoup.

Eyrolles c’est souvent de la couleur, du pep’s et des paillettes. Bien qu’il y ait toujours un sujet sérieux en fond et une morale où l’on se retrouverait tous et toutes, un brin de développement personnel parfois utile pour nous donner des ailes et nous faire oser, les romans Eyrolles sont bourrés d’humour ou de cynisme (« Julien le Bienfaiteur »), de gaîté et de surprises (« La nounou barbue »), d’amour et de pardon (« Restes aussi longtemps que tu voudras » et « Reviens quand tu veux »), d’apprentissage (« Le scarabée bleu ».. magique !) mais aussi d’amour-désamour (« Dites moi des choses tendres »), ou de maladie (« Si je me souviens bien »).. entre autres..

Mais dans « Des gens irréprochables », il y a ce je-ne-sais-quoi.. de noir. Ici pas de rose, pas de paillettes.

Avalon Hills, communauté tranquille sans histoire, se voit secouée par une affaire scandaleuse : un habitant respecté de tous, père de famille et mari adorable, est accusé d’agressions sexuelles sur des jeunes filles du collège. George Woodbury, enseignant en sciences dans cet établissement, avait d’ailleurs risqué sa vie quelques années auparavant en sauvant une jeune fille de la carabine d’un tueur fou entré dans le lycée..

Que peut-on reprocher à un homme comme lui, dont la vie est soudainement souillée de telles accusations ?

Ce roman retrace, jour par jour, le choc de la terrible nouvelle qui vient heurter de plein fouet une famille au semblant unie.

Joan, la femme de George, infirmière à l’hôpital d’Avalon Hills, fidèle et loyale, elle supporte son mari coûte que coûte et ce malgré les agressions extérieures, Andrew, le fils prodige habitant New York où il mène une carrière d’avocat, bien décidé à défendre son père de cet odieux mensonge, Sadie, jeune ado, devenue persona non-grata au lycée, la seule convaincue d’une culpabilité évidente de ce père adoré et qui décide de mener désormais son petit chemin loin de toute cette agitation.

George est incarcéré, mais nous ne lui rendrons que quelques visites et survolerons même le procès. George est-il coupable ? Le doute subsistera tout au long du roman.

Pourquoi ?

« Des gens irréprochables », ce n’est pas le procès de George au final, mais peut-être bien celui de sa femme et de ses enfants, leurs positionnements et réactions face à cette épreuve. C’est l’histoire d’un foyer, le cœur d’une famille d’apparence parfaite, explosée par un drame et où chacun réagit à sa façon. Il n’est pas rare qu’au sein d’une même famille, les limites au pardon soient différentes et que les doutes soient permis, simplement du fait que nos rapports ne sont pas les mêmes entre une femme et son mari, un père et ses enfants.

Comment fait-on pour continuer à aimer quelqu’un que tout accuse ? Le pardon est-il inné ? Est-ce une histoire de foi ? D’amour ? De résilience ?

Et puis il y a tout ce qui gravite autour de cette famille, manipulations des médias ou d’un auteur en mal de célébrité, les amis désormais aux abonnés absents, les proches qui tentent de nous épauler mais qui ne font qu’aggraver..

Aucune surenchère d’émotion, l’auteure révélera tour à tour, les secrets de famille inavouables de chacun des protagonistes et les mensonges dévoilés rendront ces personnages terriblement réalistes et humains. Un épilogue qui arrive vite et sur lequel on pourrait polémiquer longtemps : qu’aurais-je fais à leur place, dans cette même situation ?

Zoe Whittall ouvre ici un débat et nous pousse à une certaine réflexion, elle teste notre limite, notre morale et notre pardon.

Un grand merci à Eyrolles, mon partenaire de choc, pour sa confiance renouvelée et bravo pour ce roman qui sort de la lignée habituelle.

Lien des Editions Eyrolles

Collection Pop Littérature – Sortie le 1ier octobre 2020 – 432 pages – 19,50€