Premières Lignes d’Auto Edité #15

 

Premières lignes AE

CONFESSION

— Bonjour. Que puis-je pour vous ?

— Je viens me rendre.

— Vous rendre ?

— Eh bien, oui. C’est bien un poste de police ici ?

— Ça l’est. Mais il va me falloir plus de détails.

— Des détails ? Je viens me rendre, je vous dis.

— J’ai compris, oui. Mais pourquoi ?

— Sans raison. J’étais dans le coin et je me suis dit que je passerais bien les vingt prochaines années en prison.

— Pardon ?

— Je plaisantais. Je viens me rendre parce que j’ai commis un crime.

— Vous pouvez détailler ?

— Je peux. Mais ça peut vite devenir assez pénible, aussi bien pour vous que pour moi.

— Je ne peux pas vous arrêter si vous ne me dites pas ce que vous avez fait.

— Je vous aurais prévenu.

— Qu’est-ce que vous avez fait ?

— Vous savez, vous ne devriez pas vous énerver comme ça. Il y a votre grosse veine, là, au cou, qui palpite bizarrement.

— Laissez donc mes veines tranquilles et dites-moi ce que vous avez fait !

— Vous avez de quoi noter ?

— Ça devient pénible, vraiment.

— Oh, ça va, je me renseigne.

— Et donc.

— Et donc… Vous auriez l’heure ?

— Midi.

— Déjà ?

— Déjà.

— Le temps file. Quand je les ai quittés, c’était à peine dix heures. Ce n’était pas vraiment joli à voir, si vous voulez mon avis.

— Quand vous les avez quittés ? Quand vous avez quitté qui ?

— Les cadavres.

— Les cadavres ?!

— C’est ce que je viens de vous dire.

— Les cadavres de qui ?

— Vous savez, c’est vraiment une très longue histoire. Vous n’auriez pas un verre d’eau ?

— Non.

— C’est dommage qui vous vous braquiez comme ça.

— Les cadavres de qui ?

— De gens. Vous ne les connaissez pas, de toute façon. Enfin, j’espère pour vous.

— Donnez-moi les noms !

— Ah, je vous ai donc intéressé.

— Les noms !

— Ils ne vous serviront à rien.

— Dites-moi au moins combien il y a de cadavres !

— À vue de nez, une petite septaine.

— Sept cadavres ?!

— C’est ça. Franchement, ce n’était pas un spectacle des plus ragoûtants.

— Mais… attendez, on reprend.

— Vous n’êtes pas très rapide, quand même. Pas étonnant que vous soyez à l’accueil.

— C’est un choix.

— Oui, oui. Répétez-vous ça si ça vous fait plaisir.

— Mais enfin, je suis très content de rester à l’accueil.

— Donc quoi, vous n’avez jamais rêvé d’être un détective ?

— Bon, peut-être une fois ou deux. Mais les détectives finissent tous dépressifs et seuls. Je préfère autant éviter, voyez ?

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» Alors, de quel livre il s’agit ? «

Comment j'ai tue sept personnes avec une agrafeuse - Kirilina, Svetlana

Si tu suis bien le blog, c’est une chronique que j’ai écrite il n’y a pas si longtemps. Un O.L.N.I. total. Un crime avoué sous le ton de l’humour, déjanté à souhait.

Je ne m’attendais pas du tout à cela en ouvrant le livre et il s’avère être une bonne surprise 🙂 Si tu n’es pas dans une petite case, je ne peux que te conseiller ce roman.. enfin je ne sais comment l’appeler ! Lis le !

Résumé : Au commissariat de Jauneprairie, on est sur le pied de guerre. Un crime des plus sanglants vient de secouer la ville. Le coupable ? Oh, inutile de le chercher trop loin. Il n’a pas jugé bon de se cacher pour mettre la police en déroute. Non, non. Il a préféré se rendre, sa conscience le chatouillait… Et en plus, il a décidé de ne pas se faire prier pour raconter son histoire. Tout est donc bien qui se finit bien ? Si seulement…

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Premières lignes d’Auto Edité #14

Premières lignes AE

Esteban jeta un regard las de chaque côté de l’allée du cimetière. Des croix, des sculptures d’angelitos, d’autres croix, des pétales de pierre à la peinture écaillée, et encore des croix. Le soleil déclinait déjà et, décidément, rien ne ressemblait plus à un caveau qu’un autre caveau. Avec un soupir résigné, il renonça à dénicher la tombe familiale pour cette fois. Il avisa la stèle la plus proche, y posa son pack de bières fraîches puis s’y laissa tomber lourdement.

Il tira une Dos Equis du carton. La capsule résista un instant sous ses doigts, puis sauta du goulot et alla se perdre dans les graviers. Esteban n’esquissa pas un geste dans sa direction, toujours avachi sur la pierre tombale. Il leva sa bière en l’honneur des défunts puis en but une longue gorgée. Il avait oublié d’apporter du pain des morts, n’avait pas su retrouver la dernière demeure de ses parents, mais il était venu. C’était déjà ça.

Depuis combien d’années ne leur avait-il pas rendu visite pour le Día de muertos ? Esteban tenta de compter sur ses doigts, mais perdit vite le fil. Pas de quoi culpabiliser, de toute manière. Ce soir, seuls quelques oiseaux tardifs et un orchestre de sauterelles lui tenaient compagnie. Depuis l’Éxtasis, les foules préféraient n’importe quelle colonie à cette vieille Terre démodée, et presque personne ne se rappelait ce qu’était vraiment la mort. Qui pouvait donc encore penser à venir ici ?

Son regard se perdit vers le crépuscule. En contrebas du cimetière, les drones automatiques s’affairaient, bourdonnant comme de grosses mouches d’été dans le ciel de México. Des kilomètres et des kilomètres de banlieue à perte de vue, les immeubles presque tous désertés, plongés dans leur silence endormi. Sous l’ambre du soleil rasant, l’ancienne mégalopole prenait des allures d’Eldorado fossilisé.

Esteban se laissa aller sur le dos, affalé sous les anges de pierre d’un parfait inconnu. La tête en arrière, il regarda éclore les étoiles de part et d’autre de l’anneau artificiel qui tournait en orbite.

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» Alors, de quel livre il s’agit ? «

santa muerte

Santa Muerte a été ma nouvelle coup de coeur l’an passé ! La mort et moi on n’est pas très copine – disons que je n’aime pas en parler [du tout] –  et Xavier Portebois m’a fait en rire et jouer avec. C’est forcément pari gagné.

Laisses-toi envouter par Santa Muerte !

Résumé : Depuis l’ Éxtasis, les nouvelles technologies rendent la mort presque impossible, sauf si l’on se comporte comme un abruti. C’est donc tout penaud qu’Esteban se retrouve au royaume des morts après avoir trop bu. On a beau lui faire bon accueil, il refuse sa situation en bloc et s’empresse d’accepter le marché que lui propose la Santa Muerte en personne. Il a cinq jours pour accomplir la mission qu’elle lui confie, sans quoi il deviendra résident permanent du pays des esqueletos.

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Premières Lignes d’Auto Edité #13

Premières lignes AE

 

Chapitre 1 : Rentrée scolaire

– Maddy ! Dépêche-toi, tu vas être en retard !

La jeune fille était encore dans sa chambre, debout face à la glace, bien trop occupée à étudier son reflet pour prendre les dires de sa mère au sérieux. Non pas qu’elle appréciait particulièrement de s’admirer dans un miroir, mais c’était une habitude qu’elle avait depuis de nombreuses années déjà, avant chaque rentrée scolaire. Et celle-ci n’était pas des moindres. Maddy Angéloz, seize ans, allait démarrer sa toute première année de collège. Nouvelle école, nouvelles matières à étudier, nouvelle classe, nouveaux camarades… La jeune fille détestait les changements. Il lui fallait à chaque fois beaucoup de temps pour trouver ses marques. C’est pourquoi elle n’avait pas été étonnée de sentir une boule se former au creux de son estomac lorsqu’elle s’était réveillée.

Immobile face à son reflet, elle s’observait. Malgré son âge, Maddy avait toujours le sentiment de n’être qu’une fillette. Elle était petite et, selon elle, bien trop maigre. Elle avait beau manger pour deux, elle n’arrivait pas à prendre le moindre kilo qui aurait pourtant pu contribuer à lui donner quelques formes, la faisant ainsi davantage ressembler à une femme. L’adolescente arborait la même coiffure depuis quelques années déjà, un carré plongeant sculpté dans sa chevelure noire qui marquait le contour de son visage. Sa frange droite mettait en valeur ses yeux noisette. Elle avait le teint plutôt pâle et attrapait facilement des coups de soleil en été. Mais ses joues en permanence roses lui évitaient de paraître malade. À chaque contemplation, elle se répétait inlassablement des pensées identiques : elle aurait voulu être plus grande, avoir un corps pulpeux, un bronzage digne des mannequins qui s’affichaient en couverture des magazines estivaux… Mais ces caractéristiques, elle ne les aurait jamais ! Parfois, Maddy parvenait presque à se convaincre que ces défauts physiques étaient à l’origine de son manque de confiance en elle et de sa personnalité discrète. Cependant, elle se voilait la face et était tout à fait consciente d’où provenait ce peu d’assurance…

Encore en pyjama, Maddy se décida enfin à ouvrir son armoire pour choisir des vêtements. Elle ne tergiversait que rarement sur la manière dont elle allait s’habiller. Certes, elle aimait être un minimum coquette et féminine, mais elle avait une couleur de prédilection : le noir. Ce goût pour ces teintes sombres, la jeune fille l’avait depuis près d’une année. Il était apparu alors que sa famille avait subi une déchirure, et ne l’avait plus lâchée depuis, comme si elle avait peur qu’en s’en défaisant, d’autres malheurs lui sautent à la figure. L’avantage, c’était qu’elle ne perdait pas de temps à savoir si son pull se marierait bien avec ses pantalons. Elle jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre. La journée s’annonçait caniculaire et ensoleillée. Cela n’avait rien d’étonnant. Les températures avoisinaient encore les vingt-huit degrés malgré l’automne qui approchait. Elle n’aurait pas besoin de prévoir des habits chauds.

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» Alors, de quel livre il s’agit ? «

Devore - moi ! T01 L'Imaginarium - Schneuwly, Tiffany

L’imaginarium est le premier tome d’une série de 3, écrit par la superbe Tiffany Schneuwly. Lu l’an passé par ma buissonnière et moi, nous avons été complètement charmées par la jeune plume de l’auteur. Je ne peux que vous conseiller de lire cet opus qui vous fera sans doutes chavirer dans un magnifique monde imaginaire…

 

Résumé : Lorsqu’elle entre au collège, Maddy sait que sa vie va prendre un nouveau tournant. Mais elle est à mille lieues d’imaginer l’incroyable aventure qui l’attend. Au fur et à mesure des surprises et des rencontres, la jeune fille devra apprendre à démêler le vrai du faux. L’accident de sa petite sour en est-il vraiment un ? Y a-t-il un rapport avec l’arrivée de Caleb, ce garçon mystérieux qui semble avoir une dent contre elle ? Déterminée à découvrir la vérité, Maddy est bien loin de se douter que les réponses à ses questions se trouvent dans un monde jusque-là inconnu, L’Imaginarium.

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Premières Lignes d’Auto Edité #12

Premières lignes AE

I
Où je trifouille
ce que je ne devrais pas trifouiller

À onze ans, je n’avais pas encore vu la mer. Je devais me contenter de l’imaginer en mélangeant dans ma tête les illustrations de mes livres et le grand fleuve qui traversait Nantes.

Je rêvais chaque nuit de cette merveilleuse étendue d’eau qui pour moi était synonyme de voyages, de découvertes, d’aventures et de liberté.

Dans la journée, j’embarquais par la pensée sur les sardinières, les chaloupes de pêche, les bricks, les goélettes et trois-mâts, et même sur les bateaux à vapeur qui descendaient vers l’embouchure de la Loire. Observer leurs allées et venues me faisait pousser de gros soupirs de frustration. Je ne pouvais pas voir s’éloigner un navire sans que tout mon être ne s’embarque à son bord.

Pourtant, je n’étais pas malheureux. Ma mère m’aimait d’une tendresse chaleureuse, mon petit frère Paul était le compagnon parfait de mes jeux et de mes rêveries. J’avais même une amoureuse, Caroline Tronson, à qui j’offrais régulièrement des fleurs, et qui m’offrait de doux sourires en échange.

L’appel du grand large rugissait pourtant en moi. J’avais envie de crier « Terre ! », de me confronter aux impressionnants Indiens d’Amérique, de goûter les épices exotiques et de contempler le vol des perroquets tropicaux. Je voulais voir tout ce que le monde avait à offrir, et pas en visitant un zoo ! Non, je voulais courir vers chaque merveille, attraper moi-même les poissons volants, rencontrer les sages de l’Asie, les Aborigènes de l’Australie, les réformateurs russes, les explorateurs africains…

Mon père était conscient de mes appétits de voyage. Il les contenait comme il le pouvait, mais il sentait qu’un jour j’entrerais en ébullition.

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» Alors, de quel livre il s’agit ? «

Taupe - Bally, Nico

 

C’est Taupe de Nico Bally ! Livre lu l’an passé et qui m’a vraiment plu. L’auteur à une plume remarquablement onirique et l’univers dans lequel il plonge nos enfants est tout simplement fantastique !

Si vous ne le connaissez pas encore, cliquez ICI pour découvrir les aventures magiques dans lesquelles il nous embarque !

Pour mon avis, c’est ICI..

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Premières Lignes d’Auto Edité #11

Premières lignes AE

Chapitre 1

À cet instant le monde était encore serein, mais je n’y prêtais que peu d’attention. J’étais trop occupée à aider Miss Marple à embarquer.

La vieille dame semblait trouver un peu trop instable le ponton de bois qui s’avançait sur le lac, au pied du casino.

Je la surnommai Miss Marple à cause de sa robe désuète, de son chapeau rond et de son sourire de grand-mère respectable. Je me présente toujours aux touristes que je guide dans mon bayou, mais rares sont ceux qui me rendent la politesse.

Ce jour-là mon groupe était maigre : Miss Marple et deux hommes. Le premier devint «John Wayne» à l’instant où je posai les yeux sur son visage buriné et sa dégaine de cow-boy. Le second, avec sa moustache surdimensionnée, sa chemise à fleurs et ses blagues vaseuses, fut baptisé « Magnum ». La saison du Carnaval venait tout juste de débuter, et les affaires n’avaient pas encore repris. Quand ils eurent tous trois trouvé leur place dans notre barque, je larguai l’amarre et sautai à bord.

John Wayne regarda autour de lui.

– Qui va conduire le bateau?

Le «bateau» était une longue barque à fond plat, munie d’un petit moteur. Un enfant de 5 ans pouvait le manœuvrer. C’est d’ailleurs à cet âge que j’avais pour la première fois pris la barre d’une embarcation similaire.

– Je pilote, répondis-je avec un sourire.

John me détailla de la tête aux pieds, et ne sembla pas convaincu.

– Malgré tout le respect que je vous dois, Mademoiselle…

– Devreaux.

– Mademoiselle Devreaux, reprit John, j’aurais préféré que quelqu’un d’un peu plus…

– «Masculin»?

– «Expérimenté», soit présent.

Ce sont les premières lignes du livre de CC. Mahon, Le carnaval du démon, premier tome de la série Bayou Fantasy.

Le Carnaval du demon - Bayou fantasy Livre 1 - Senaux, Cecile

Tu peux retrouver mon avis en cliquant ICI !

A bientôt…

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