Lait et miel, un titre si doux, et pourtant..
Souffrir, Aimer, Rompre et Guérir.
4 mots évocateurs qui sont aussi les 4 parties de ce recueil.
4 verbes qui expliquent des années de douleurs, de déceptions, de sévices, de ruptures, sentimentales mais aussi familiales et qui, tout doucement et à force de patience, vont cheminer vers la lumière et une partielle guérison.
Lait et Miel parle d’Enfance, d’Abus, de Féminité, d’Inceste, de Rupture, de Survie, de Poils, de Violence conjugale et d’Amour – entre autre. Le tout sans aucun style particulier et surtout sans tabou : on y va de la prose au haiku, ou simplement un mot craché sur le papier comme s’il nous brûlait les lèvres et que l’écriture libérait son venin. Les émotions sont vives, confuses, brutes, mélangées.
Une méditation, écrire pour expier, se souvenir et laisser partir souffrances en acceptant les cicatrices.
Le recueil est illustré de la main de l’auteure : du trait grossier à des formes plus volutes et sensuelles qui ne laissent place à aucune autre signification. Ils parlent d’eux même. Subtils, crus, ces croquis représentent ses profondes émotions. Âmes chastes s’abstenir…
Les trois premiers chapitres m’ont littéralement emporté : cette justesse des mots posés sur les souffrances. Tellement d’images flottent et nous bousculent. Même sans avoir « subis », on a forcément une parole qui nous fait vibrer, une histoire qui s’est terminée, des mots que l’on a crié nous aussi, du sang que l’on a gouté.. Forcément un passage qui nous rappel à quel point nous sommes Femmes.
Alors que c’est la phase qu’on attendait pour renaitre, Guérir m’a bien moins « convaincue ».. si tant était son objectif. J’y ai lu des phrases bienveillantes, qui ornent de nombreux manuels de développement personnel. Peut être pas assez cru et profond pour me toucher. Trop superficiel, effacé.
Cependant, Lait et Miel reste un livre objet qui m’a vraiment plu, habillé d’une couverture sobre, noire et sans fioritures, juste quelques touches d’or pour faire entrer la lumière.