Lait et Miel {Rupi Kaur}

Lait et Miel00

 

Lait et miel, un titre si doux, et pourtant..

Souffrir, Aimer, Rompre et Guérir.

4 mots évocateurs qui sont aussi les 4 parties de ce recueil.

4 verbes qui expliquent des années de douleurs, de déceptions, de sévices, de ruptures, sentimentales mais aussi familiales et qui, tout doucement et à force de patience, vont cheminer vers la lumière et une partielle guérison.

Lait et Miel parle d’Enfance, d’Abus, de Féminité, d’Inceste, de Rupture, de Survie, de Poils, de Violence conjugale et d’Amour – entre autre. Le tout sans aucun style particulier et surtout sans tabou : on y va de la prose au haiku, ou simplement un mot craché sur le papier comme s’il nous brûlait les lèvres et que l’écriture libérait son venin. Les émotions sont vives, confuses, brutes, mélangées.

Une méditation, écrire pour expier, se souvenir et laisser partir souffrances en acceptant les cicatrices.

Le recueil est illustré de la main de l’auteure : du trait grossier à des formes plus volutes et sensuelles qui ne laissent place à aucune autre signification. Ils parlent d’eux même. Subtils, crus, ces croquis représentent ses profondes émotions. Âmes chastes s’abstenir…

Les trois premiers chapitres m’ont littéralement emporté : cette justesse des mots posés sur les souffrances. Tellement d’images flottent et nous bousculent. Même sans avoir « subis », on a forcément une parole qui nous fait vibrer, une histoire qui s’est terminée, des mots que l’on a crié nous aussi, du sang que l’on a gouté.. Forcément un passage qui nous rappel à quel point nous sommes Femmes.

Alors que c’est la phase qu’on attendait pour renaitre, Guérir m’a bien moins « convaincue ».. si tant était son objectif. J’y ai lu des phrases bienveillantes, qui ornent de nombreux manuels de développement personnel. Peut être pas assez cru et profond pour me toucher. Trop superficiel, effacé.

Cependant, Lait et Miel reste un livre objet qui m’a vraiment plu, habillé d’une couverture sobre, noire et sans fioritures, juste quelques touches d’or pour faire entrer la lumière.

 

Lait et miel

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Les petits derniers… #21

Une catégorie dont on se passerait bien tous.. mais qui fait quand même vachement plaisir, Avouons-le ! Voici les « Petits derniers » sur l’immense pile de Félicie et de sa buissonnière désormais (autant vous dire qu’on double la cata..).

 

Les Petits Derniers

 

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021

 

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Lait et Miel de Rupi Kaur

voici le voyage d’une
survie grâce à la poésie
voici mes larmes, ma sueur et mon sang
de vingt et un ans
voici mon coeur
dans tes mains
voici la blessure
l’amour
la rupture
la guérison

– rupi kaur –

Poésie – Viol – Sexualité – Guérison – Erotisme

 

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Pêche d’Emma Glass

Il est arrivé quelque chose à Pêche. Elle erre dans la rue, du sang coule sur ses jambes, l’odeur de son agresseur lui colle à la peau. Ça lui fait mal de marcher mais elle parvient à rentrer à la maison en titubant et tombe sur une autre réalité cauchemardesque : celle de son cercle familial, qui ne semble s’apercevoir de rien. Ça devient difficile pour elle de trouver le sommeil, et plus difficile encore de travailler quand l’odeur graisseuse des saucisses grillées envahit ses narines, sans parler de s’alimenter. Même si elle tente de fermer les yeux sur ce qui s’est passé, Pêche finit par envisager l’acte drastique, cruel, qu’elle se doit d’entreprendre.

Litt. Anglaise – Premier roman – Viol – Adolescence

 

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Les vengeances des mères de Jim Fergus

Tome 2 de la trilogie « Mille femmes blanches »

1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.

Litt. Américaine – Historique – Indiens d’Amérique  – Tribus

 

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Infinités de Vandana Singh

Dans ce recueil de dix nouvelles et un essai se déploie la sensibilité à part d’une auteure de science-fiction spéculative qui n’a de cesse de remettre l’Homme au centre du récit. On y observe un professeur de mathématiques qui aimerait comprendre les tensions interreligieuses qui déchirent son pays, un étrange tétraèdre subitement apparu dans les rues de New Delhi, une femme convaincue d’être une planète. Avec ces textes poétiques, humanistes et parfois mélancoliques, Vandana Singh s’impose comme la digne héritière de Ray Bradbury et Theodore Sturgeon.

Litt. Indienne – Science fiction – Nouvelles – Fantastique

 

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C’est en arrivant à la maison que je me suis aperçue que le roman de Jim Fergus n’était qu’une mise en bouche ! Effectivement « Présentation » ne présente que des extraits, alors que je pensais que c’était un service presse.. Il va falloir que je me procure le vrai roman complet..

Le recueil de Rupi Kaur m’a vraiment attiré, je cherchais quelque chose en poésie et cette couverture à été pire qu’un joyaux pour une pie 🙂

Un roman à me conseiller parmi ces nouveaux arrivés ?

 

 

Bon dimanche à vous les copains lecteurs ..

Rêves de trappeur {Rock et Kathryn Boivin}

Rêves de trappeurs

 

Bonjour la compagnie,

Je suis toujours autant friande de ces témoignages dans les grands espaces, là où l’humain doit se surpasser dans des conditions extrêmes, sans cesse à repousser ses limites. Je donnerais cher pour vivre des expériences pareilles, adepte des situations qui nous font nous sentir vivants !

Et je n’ai pas eu tors en souhaitant lire « Rêves de trappeurs » de Rock et Kathryne Boivin, j’ai eu froid, j’ai appris et  j’ai flippé.

Ce récit est écrit par les deux auteurs-trappeurs. Alternance de chapitre au nom des deux personnages : on reconnait bien la verve de chacun. Kathryn toujours bienveillante et positive, courageuse et amoureuse de son trappeur ! Et Rock, courageux bien sûr mais surtout un peu fou-fou et manque cruellement de confiance en lui. Manque de confiance souvent apaisé par Kathryn, si proche de son chéri. Mais lorsque les deux sont réunis, on sent tout cet attachement mutuel, leur soutient moral infaillible, ainsi que cet amour pour la nature qui les entoure, pour leur chiens.

Chacun avec ses mots, ils nous racontent leur passé et ce qui les a poussé à quitter leurs familles respectives. Ils se rencontrent aux abords du bush, dans un bar. Le temps de s’apprivoiser et de mettre quelques sous de côté, de se faire ses propres expériences sentimentales ou premières frayeurs neigeuses, ils décèlent très vite chez eux, ce besoin vital d’être en connexion avec cette nature hostile mais si riche. Ils lâchent tout pour aller s’isoler dans les terres boisées et glacées.

 « C’est donc ça, la vie dans le bush, la beauté et l’horreur, ce drôle de mélange qu’on ne pourra jamais vraiment calculer »

Ce qu’ils aiment, c’est ce contact avec la nature, la vraie, celle qui ne pardonne aucun faux pas. Ici tout doit être calculé, réfléchi, préparé au mieux car la nature reste maitre des lieux. C’est aussi elle qui guide la chasse, la pêche, les périodes de reproductions et très vite, Rock et Kathryn vont apprendre à leurs dépends.

Malgré cela, on sent très rapidement que ces deux jeunes gens sont faits pour cette vie : avec la nature et en accord avec elle, une vie rude, sans superflu, allant à l’essentiel. Se nourrir, se vêtir, dormir, s’aimer. Une connexion avec l’humain aussi car les Indiens du Grand Nord sont d’une grande générosité : la solidarité est inscrite dans leurs gènes.

Le récit, réel parcours initiatique et véritable leçon de vie, est bourré d’anecdotes, de conseils et ils réussissent avec des mots simples, à nous emporter avec eux dans leur cabane dans les bois. Les photos annexées au centre sont de réelles plongées dans le bush, véritables portraits de famille en toutes situations, accompagnés de leur meute de serviteurs gardiens à 4 pattes.  

Si je râle maintenant, c’est parce que je reste sur ma faim : je suis une éternelle et insatiable curieuse.. je veux tout savoir jusqu’au dernier flocon de neige qu’ils ont bravé. Le récit s’arrête à la naissance de leur deuxième enfant et suite à une nouvelle tragédie qui les oblige à revoir leur mode de vie, à le recommencer.. J’aimerai, encore et encore lire la suite pour en arriver jusqu’à leur vie d’aujourd’hui et pourquoi pas aussi, connaitre un peu la version de Kyla et d’Ely, l’éducation, et la scolarité.

« Rêves de trappeur » reste tout de même un superbe témoignage, de force et de courage par – 40°.

Merci à Babelio et à Pocket pour cette belle lecture !

 

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Pocket ◊ 02/05/2019 ◊ 288 pages ◊ 7.50€

Lien vers la fiche article Pocket

 

Et parce qu’il n’y a pas que mon avis qui compte :

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Chroniques livresques

Un bouquin sinon rien

L’école du Grand Nord {Mike Horn}

index

Qu’on se le dise, je n’aime pas les « mondanités peoplesques » {oui ça existe !}.. je n’ai pas la tv mais une chose est sure, c’est que j’adore Mike Horn..

Bien avant ces émissions gonflées au marketing, je suivais les expéditions de ce cher monsieur : qu’il descende l’Amazone à la nage ou qu’il marche sur l’équateur, j’ai toujours été épatée par cette rage de vivre et ce besoin de pousser ses limites.

Faisant l’école à ma fille, je suis bien entendu, convaincue que c’est la vie qui nous apprend et non l’école.. (merci Sénèque). Ce livre me parlait forcément et j’ai donc craqué pour l’Ecole du Grand Nord.

⇒ Mike Horn décide de partir en famille pour une expédition de 15 jours dans l’arctique. Il est accompagné de sa femme Cathy et de ses 2 jeunes filles Annika et Jessika, alors âgées de 12 et 11 ans. Il va donc nous raconter leur périple, les journées, leurs peurs, leurs joies.

Ses filles nous feront part, chacune leur tour, de leurs impressions, avec leurs mots de jeunes ados.

C’est un petit livre, 120 pages, il se lit vite, un langage simple et franc, mais surtout sincère. Il est accompagné de quelques photos de leur expédition, leur campement mais surtout du sourire de ses deux filles au milieu de ce désert blanc !

On pourrait le croire inconscient d’emmener des enfants dans un territoire aussi hostile et encore vierge de passage, mais il n’en est rien.

Ce petit livre nous prouvera le contraire : il  nous prouve que les enfants sont capables de beaucoup, qu’ils sont courageux si on a confiance en eux, si on leur ouvre la voie.

Comme le dit Mike Horn, un père doit avoir un rôle de passeur, et c’est ce qu’il espère bien faire pour ses filles lors de cette expédition.

Il leur apprendra à passer des crevasses, des cours d’eau bouillonnants d’eau glacée. Il les accompagnera dans les moments les plus durs, les premiers jours, mais les laissera marcher plusieurs centaines de mètres devants par la suite, en toute confiance..

Finalement, les dangers sont seuls ceux que l’on se fixe. En les guidant, en leur expliquant, on rend ses enfants plus autonomes et on en fait de meilleures personnes.

J’ai beaucoup aimé ce livre, il est en accord avec ma manière de penser sur nos façons de faire évoluer nos enfants, de les instruire et de les accompagner dans leur vie d’adultes, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans de nombreuses familles.. pour X raisons.

Un passage que j’ai adoré car complètement vrai :

« Dans le confort de nos sociétés occidentales, les enfants me semblent trop souvent choyés, dorlotés à l’extrême, au point – sous le prétexte fourre-tout de la sécurité – , d’être privé de ce qui à mon sens est la définition même de l’enfance, le jeu, l’aventure, l’imaginaire… J’ai la conviction qu’un certain degrés de prose de risques – mesurés et calculés… – doit faire partie de la vie et donc de l’éducation. »

Une chose est sûre, c’est que nos enfant sont notre avenir : à vous de savoir si vous souhaitez continuer à laisser l’éducation de vos bambins aux consoles et autres émissions débiles ou enfin retrouver le chemin de la nature, la vie, l’aventure !

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