In the cut {Susanna Moore}

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Fiona, enseignante le jour et couche-tard-le-soir, surprend un acte charnel entre deux personnes dans la pièce sombre d’un bar qu’elle fréquente le soir.. le manque de lumière de la pièce ne lui permet de voir que la chevelure rousse de la jeune femme et un tatouage au poignet de l’homme. Le lendemain, la rousse est retrouvée morte et Fiona se retrouve mêlée à ce sordide meurtre en tant que témoin.

Malgré les suspicions qu’elle a sur un des flics chargé de l’enquête, elle va s’enliser dans une relation de soumission avec lui. Elle est tourmentée, refoulée, naïve et un peu obsédée et lui un peu déboussolé et infidèle aussi. En plus de ses cours, elle écrit un dictionnaire sur l’argot de nos jours, de la rue au poste de police. Elle nous fait part de ses découvertes et nous on se régale de ce vocabulaire.

Perdue et un peu curieuse, elle entretien également une amitié ambigüe avec un de ses élèves, sous couvert  de cours particuliers : pas de sexe mais des attitudes qui laissent planer le doute.. Fuis moi je te suis.

In the cut m’avait fortement attiré, un résumé très vendeur, qui promettait du suspens et de l’érotisme. Sorti en 1995, il était alors classé comme « thriller érotique » : peut être que 23 ans après, on ne le classerait pas de la sorte car pas de scène{s} pouvant choquer à ce point. Disons que c’est sensuel, quelquefois. Je n’ai pas été emballée par ma lecture, m’attendant à un scénario haletant et des émotions fortes. Ici pas de course poursuite, pas de transpiration excessive et de souffle coupé. C’est vrai, le point fort du livre est principalement lié à la psychologie des personnages et à leurs mécanismes, à la complexité des rapports amoureux aussi.. On glisse doucement dans les pensées de Fiona, narratrice, de ses vices et désirs et on assiste à ses longs questionnements.

L’intrigue se déroule tranquillement, emportant indices et doutes sur des pistes peu glissantes. Les final arrive alors soudainement, comme un coup de point, dévoilant un talent et une vivacité qu’on aurait voulu plus présente et plus hargneuse encore.

Merci à Mylène des Editions Archipel Poche, et encore milles excuses pour la date de mon retour de lecture.

Traduit de l’Américain par Anne Sauvêtre

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Archipoche ◊ 260 pages ◊ Sortie octobre 2018 ◊ 6.80€

 

Lien vers la fiche article chez Archipoche

 

 

 

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Bob Dylan et le rôdeur de minuit {Michel Embareck}

Bob Dylan et le rodeur de minuit

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Hey, ça va comment ?

Aujourd’hui c’est « MiuZique ». Tu ne le sais pas encore mais la mélodie prend aussi une bonne place dans ma vie. Toujours du son dans la barque, très éclectique, mais il y a des bases, si tu vois ce que je veux dire.. Alors quand l’Archipel a proposé ce livre en service presse, j’ai été tout de suite très tentée et j’ai eu la chance d’être sélectionnée.

Mais je le dis de suite.. j’ai été à demi déçue. Oui, ça arrive. Et pour le coup, c’est de ma faute. Le titre accrocheur parle de Bob Dylan et le rôdeur de minuit, un célèbre animateur radio. Le résumé et le bandeau rouge laissent apparaitre un non moins célèbre Johnny Cash. Du lourd encore. Mais c’est sans compter sur ma précipitation à le lire, je n’ai pas vu qu’il s’agissait d’un roman et non pas d’une biographie. Qu’à cela ne tienne, j’ai un livre à lire.

Dans ce roman, Michel Embareck racontera une partie de l’histoire de la musique folk, du point de vue de ses deux stars du rock américain des années 60/70 et après.. C’est à la veille de se faire virer de sa maison de disques, que Bob Dylan fait l’heureuse rencontre avec celui qui deviendra comme un mentor, Johnny Cash. Ce dernier croit en lui et en naitra une profonde amitié. Nous partirons en balade au milieu d’un savant mélange d’anecdotes musicales, de tranches de vie, d’amour, de concerts, de bouteilles d’alcool, de jalousies et rivalités entre stars de l’époque, de bagarres, de différents politiques, de souvenirs de guerre du Vietnam…

On y découvre un Bob Dylan très sensible, qui ne se rend pas bien compte de son talent, très loin de ces effets marketing qui commencent à pointer le bout du nez, qui ne comprend pas la folie de ses compères anglais, les Beatles, qui aime sa tranquillité et ses pinceaux  !  Mais on en apprend surtout sur un Johnny Cash,  beaucoup moins calme, une réputation de fonceur et qui n’en n’est pas à son premier coup de gueule, et quelle grande gueule ! Derrière un incroyable talent, ses frasques font souvent rager..

Après lecture il s’avère que le livre est principalement acté sur Johnny Cash et c’est un de mes petits regrets par rapport à l’accroche qui m’a fait vouloir se livre. Au milieu de ces anecdotes, il y a le coté épistolaire qui m’a vraiment plu, peut être ce qui m’a le plus plu. Ces correspondances amicales, limite fraternelles entre Bob D. et Johnny C.. De l’admiration de la part du plus jeune, de l’estime et du soutien de la part de l’autre, les confidences se font de plus en plus intimes entre ces deux là.

Je ne vais pas lire les retours de lecteurs.trices avant ma propre lecture, j’aime bien mieux me faire mon propre avis. Ne pouvant difficilement discuter avec l’auteur une fois le roman fini,  je suis donc allée piocher une interview qu’il a fait pour la sortie de ce livre. Et c’est là que j’ai appris que les correspondances du roman étaient fictives.. O déception.. Mais ces lettres – même introuvables aujourd’hui, ont réellement existé et finalement, les faire ‘revivre’ de cette manière enrichi parfaitement l’histoire.

Le livre se terminera sur le dernier concert de Johnny Cash, en 2003. Une belle façon de tirer sa révérence avant d’aller mettre un peu d’ambiance là haut dans les étoiles..

En bref, bien que ce roman soit fictif sur un partie qui m’avait beaucoup plu, j’ai vraiment aimé me perdre dans l’histoire de ces deux monstres du Folk. Il est bien évident que je recommande ce livre à tous les amoureux de bonne musique, la vraie..  ainsi que l’écoute de leurs albums respectifs, why not !

Je remercie infiniment Mylène et les Éditions Archipel pour ce très bel envoi !

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La guitare a été fabriquée par mon capitaine himself 🙂

Pour finir, un extrait des paroles du rôdeur de minuit, Walker Simmons, quand il parle de la musique d’aujourd’hui :

Il émet aussi des regrets face à ce qu’est devenue la musique d’aujourd’hui : « elle se trouve aux mains des as de marketing, musique fabriquée par des machines, musique samplée, autant dire piquée à d’autres. Il faut jongler entre les stations si l’on aime les vrais instruments et les vois justes. N’importe qu’elle oreille attentive reconnait le groove frelaté sorti des ordinateurs ou de je ne sais quelle engeance électronique. La musique ? a musique ? Muddy Water sert désormais à vendre des jeans, James Brown des bagnoles, Otis Redding de la bouffe, Barry White des glaces et les Ronettes des pilules qui font bander ! Dès que la finance touche au sacré, elle le pourrit. La finance est un croisement entre la hyène, le vautour et l’alligator. Une obèse bouffeuse de charogne. J’espère qu’elle crèvera dans d’horribles souffrances en l’absence de tout traitement. »

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Résumé : Dès la sortie de son premier album en 1962, et alors que sa maison de disques veut le virer, Bob Dylan a obtenu un soutien de taille : Johnny Cash. Immédiatement, les deux hommes se lient d’une vive amitié, l’aîné voyant en son cadet un héritier de la tradition de la musique populaire américaine. Ici, de 1963 à 2016 – année du prix Nobel de littérature attribué à Dylan-, les faits réels alimentent la fiction ; le lecteur croise Martin Luther King, Popcorn Sutter, prince des trafiquants d’alcool clandestin, un Richard Nixon fêlé, Joan Baez, les Beatles, Kris Kristofferson, Alice Cooper, entre New York, Nashville, Saïgon et Paris. Le tout rythmé par les commentaires d’un vieil animateur radio, « le Rôdeur de minuit », qui se trouvait en 1965 à Newport lorsque Dylan fit scandale en grattant une guitare électrique, et en janvier 1968 à la prison de Folsom lors du mythique concert de Johnny Cash.

Lien vers la fiche du roman chez l’Archipel ◊ En vente sur toutes les plateformes de ventes habituelles (Decitre, Fnac, etc..)

 

»» ♥ Une dernière pour la fin ♥ ««