CONFESSION
— Bonjour. Que puis-je pour vous ?
— Je viens me rendre.
— Vous rendre ?
— Eh bien, oui. C’est bien un poste de police ici ?
— Ça l’est. Mais il va me falloir plus de détails.
— Des détails ? Je viens me rendre, je vous dis.
— J’ai compris, oui. Mais pourquoi ?
— Sans raison. J’étais dans le coin et je me suis dit que je passerais bien les vingt prochaines années en prison.
— Pardon ?
— Je plaisantais. Je viens me rendre parce que j’ai commis un crime.
— Vous pouvez détailler ?
— Je peux. Mais ça peut vite devenir assez pénible, aussi bien pour vous que pour moi.
— Je ne peux pas vous arrêter si vous ne me dites pas ce que vous avez fait.
— Je vous aurais prévenu.
— Qu’est-ce que vous avez fait ?
— Vous savez, vous ne devriez pas vous énerver comme ça. Il y a votre grosse veine, là, au cou, qui palpite bizarrement.
— Laissez donc mes veines tranquilles et dites-moi ce que vous avez fait !
— Vous avez de quoi noter ?
— Ça devient pénible, vraiment.
— Oh, ça va, je me renseigne.
— Et donc.
— Et donc… Vous auriez l’heure ?
— Midi.
— Déjà ?
— Déjà.
— Le temps file. Quand je les ai quittés, c’était à peine dix heures. Ce n’était pas vraiment joli à voir, si vous voulez mon avis.
— Quand vous les avez quittés ? Quand vous avez quitté qui ?
— Les cadavres.
— Les cadavres ?!
— C’est ce que je viens de vous dire.
— Les cadavres de qui ?
— Vous savez, c’est vraiment une très longue histoire. Vous n’auriez pas un verre d’eau ?
— Non.
— C’est dommage qui vous vous braquiez comme ça.
— Les cadavres de qui ?
— De gens. Vous ne les connaissez pas, de toute façon. Enfin, j’espère pour vous.
— Donnez-moi les noms !
— Ah, je vous ai donc intéressé.
— Les noms !
— Ils ne vous serviront à rien.
— Dites-moi au moins combien il y a de cadavres !
— À vue de nez, une petite septaine.
— Sept cadavres ?!
— C’est ça. Franchement, ce n’était pas un spectacle des plus ragoûtants.
— Mais… attendez, on reprend.
— Vous n’êtes pas très rapide, quand même. Pas étonnant que vous soyez à l’accueil.
— C’est un choix.
— Oui, oui. Répétez-vous ça si ça vous fait plaisir.
— Mais enfin, je suis très content de rester à l’accueil.
— Donc quoi, vous n’avez jamais rêvé d’être un détective ?
— Bon, peut-être une fois ou deux. Mais les détectives finissent tous dépressifs et seuls. Je préfère autant éviter, voyez ?
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» Alors, de quel livre il s’agit ? «
Si tu suis bien le blog, c’est une chronique que j’ai écrite il n’y a pas si longtemps. Un O.L.N.I. total. Un crime avoué sous le ton de l’humour, déjanté à souhait.
Je ne m’attendais pas du tout à cela en ouvrant le livre et il s’avère être une bonne surprise 🙂 Si tu n’es pas dans une petite case, je ne peux que te conseiller ce roman.. enfin je ne sais comment l’appeler ! Lis le !
Résumé : Au commissariat de Jauneprairie, on est sur le pied de guerre. Un crime des plus sanglants vient de secouer la ville. Le coupable ? Oh, inutile de le chercher trop loin. Il n’a pas jugé bon de se cacher pour mettre la police en déroute. Non, non. Il a préféré se rendre, sa conscience le chatouillait… Et en plus, il a décidé de ne pas se faire prier pour raconter son histoire. Tout est donc bien qui se finit bien ? Si seulement…
Rendez vous initié par Ma Lecturothèque et repris version Auto Edition dans la Bibli flottante !
Ca a l’air bien ! 🙂
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